Paul Roux le dernier des gladiateurs L’ancien champion de France des mi-lourds Paul Roux est décédé voici quelques jours. Nous avons voulu revenir sur quelques moments importants de la carrière du Saint Quentinois qui était entrainé par le Rémois Marcel Dalsheimer. Notre ancien confrère de l’Union Jean Pierre Prault, amoureux comme nous et passionné du noble art, avait évoqué dans une page grand format le 28 janvier 1994, la carrière de Paul Roux avec quelques photos. Le grand tournant de la carrière de Paul Roux fut incontestablement le 25 février 1961 lorsqu’il s’attaquait pour le titre européen au tenant l’Allemand Eric Schoepner. Le combat avait lieu à Dortmud et ce fut surement la date la plus noire dans la carrière du Saint Quentinois. En effet, au cœur du 12e round, l’Allemand avait les arcades ouvertes et il retournait dans son coin. Normalement, l’arbitre aurait du arrêter le combat car l’Allemand en réalité faisait comme s’il abandonnait. Geste que ne devait pas comprendre l’arbitre car dans la reprise suivante, Paul Roux avait des blessures à une oreille et à un bras si bien que cette fois, le directeur du combat renvoyait Roux dans son coin, estimant qu’il ne pouvait plus poursuivre le combat. Ce fut évidemment une énorme déception pour Paul Roux. Autre déception pour Paul Roux mais cette fois en Italie ; Il s’imposa en effet face au redoutable Mazzola. Normalement, Paul Roux aurait du revenir en Italie mais étant trop fort, les organisateurs transalpins ne l’ont plus invité. « Je boxais mieux à l’extérieur qu’à Saint Quentin» a souvent répété Paul Roux. C’est ainsi qu’il a battu le clown allemand Peter Muller au terme de dix rounds violents et le champion de Côte d’Ivoire Kouamé dans son pays africain devant plus de dix mille spectateurs. Paul Roux a aussi obtenu le plus gros cachet de sa carrière, très loin de Saint Quentin. C’était en Afrique du Sud où pourtant il avait été battu. Enfin, quand il boxait chez lui à Saint-Quentin, Paul Roux avait pour organisateur une femme Madame Odette. « Elle me payait avec un lance-pierres » a avoué le champion à Jean Pierre Prault. Et de conclure qu’il s’entrainait à côté d’une école de danse au dessus du Monoprix de Saint Quentin.

Lionel Herbet